- Certaines années, quand les chanoinesses de Maubeuge étaient « exilées » ou devaient « s’exiler » à Mons, il pouvait y avoir trois chars processionnels lors de la procession de la Trinité. Le Car d’Or de sainte Waudru bien sûr, celui de sainte Aye et celui de sainte Aldegonde.
- Lorsqu’il était nécessaire de mettre les reliques de Waudru en sécurité au sein même de la ville, c’est dans une cave du château des comtes de Hainaut que les chanoinesses conduisaient les châsses (corps et chef) de leur patronne. Et une messe était alors célébrées chaque jour dans ladite cave (aux frais de Chapitre).
- C’est en 1930 que Saint-Georges et la Pucelette ont retrouvé place dans la procession du Car d’Or … dont ils avaient été exclus depuis 1819 par les autorités politiques de l’époque.
- La dernière procession organisée par le chapitre et en présence des « vraies » chanoinesses (celles qui recevaient des lettres d’octroi d’une prébende) a eu lieu le 15 juin 1794.
Dans son « Journal historique 1787-1794 », Albert-Joseph Paridaens note : « Du 15 juin (jour de la Trinité) [1794]. La procession de la kermesse se fait dans la ville ».
- La première procession de la Trinité après la Révolution française n’a pas eu lieu comme on le croit souvent en 1803. En 1803, quelques chanoinesses accordent le retour des reliques de Waudru à Mons. Les reliques réintègrent la collégiale le 12 août 1804 et la première procession de la Trinité (devenue alors la procession des 4 paroisses) a lieu en 1805.
- En 1804, pour abriter les reliques de Waudru et pouvoir les sortir en procession, deux reliquaires en bois sont créés. Celui réalisé alors pour contenir le Chef de sainte Waudru existe toujours. C’est le petit reliquaire qui est porté par l’angelot de tête du Car d’Or.
- Le Car d’Or ne doit pas son nom à l’or (couleur ou feuilles) qui le « décore » mais au fait qu’il transporte du sacré, en l’occurrence à Mons les reliques de Waudru.
- Le Car d’Or du temps des chanoinesses était « rangé » entre deux procession sous une tente à l’extérieur de la collégiale (plus ou moins en face du porche Nord). Il sera au début du XIXe et jusqu’en mars 1840 entreposé dans un bâtiment propriété de la Fabrique situé dans le bas de la rampe Sainte-Waudru actuelle (« à cheval sur l’actuel chemin de ronde et un tiers de l’actuelle voirie »).
- Le Car d’Or est conservé à l’intérieur de la collégiale Sainte-Waudru depuis mars 1840. La ville, à l’époque, avait promis de trouver dans les trois mois un autre lieu pour remplacer la construction du bas de la rampe où était garé le véhicule (il fallait détruire le bâtiment propriété, comme le Car d’Or, de la Fabrique de Sainte-Waudru pour établir la Rampe Sainte-Waudru). Voilà un provisoire qui dure depuis 185 ans (en 2025).
- Les cartouches portés par les angelots du Car d’Or ont des lettres en noir et en rouge. Les lettres peinte en rouge sont des chiffres romains. Si on les additionne, on obtient, pour chaque cartouche, le nombre 1803, année durant laquelle les chanoinesses accordent le retour des reliques ou plus exactement décident de donner les reliques à la paroisse Sainte-Waudru car « Mons est le lieu naturel de leur conservation ».
- De 1794 à 1803, les reliques de Waudru sont sécurisées (les cartouches du Car d’Or disent « exilées ») à Liège (pour le Chef) dans la chapelle de Mme d’Argenteau (belle-sœur d’une chanoinesse montoise) et à Rattingen (en Allemagne) pour le corps.
- Jusqu’en 1840, donc avant la création de la voirie « Rampe Sainte-Waudru » bien pavée, le Car d’Or revenait souvent à la collégiale par la Grand-Rue, la rue Sanson et le haut de la Rampe. On déchargeait la châsse et le Car d’Or retournait dans son « garage ».
- En 1935, Paul Heupgen remet en valeur le « Kapiel de roses de Madame sainte Waudru », tradition héritée d’anciennes habitudes « waldetrudiennes ».
- En 1945, pour la première procession d’après-guerre, quatre trompettes prirent place sur le Car d’Or parmi les acolytes. Ce sont probablement les seuls adultes ayant fait le tour de la procession sur le Car d’Or (si, évidemment, l’on excepte les prêtres).
- Seuls deux doyens de Sainte-Waudru en fonction ont fait le tour de la procession sur le Car d’Or. Mgr de Croÿ en 1930, 1938 et 1939 ; André De Caevel en 1996.
- De 1805 à 1887, il n’y avait pas de représentation des chanoinesses dans la procession de la Trinité. C’est seulement depuis la procession de 1888 qu’un groupe évoque les « Dames du Chapitre » dans leur tenue de chœur du XVIIIe. On a probablement attendu que tooutes les « vraies » chanoinesses soient mortes depuis assez longtemps avant de créer un groupe « historique » (en 1887, lors de la procession inaugurale de la nouvelle châsse de sainte Waudru).
- Le groupe des chanoinesses en costume de chœur du XVIe sera créé en 1930. Les deux groupes, costumes du XVIe et costumes du XVIIIe, paraîtront « ensemble » en procession à partir de 1931.
- Jusqu’en 1955, les chevaux qui tirent le Car d’Or étaient ceux de la Brasserie Labor.
- Lorsque la princesse Anne-Charlotte de Lorraine était abbesse du chapitre, elle assistait au passage de la procession (sans y participer) depuis une fenêtre de la Grand-Place ou depuis sa résidence de la rue du Gouvernement. Comme elle n’aimait pas entendre le bruit des armes (tirs), les corporations qui tiraient des salves d’honneur ne pouvaient le faire que bien loin d’elle !
- Jusqu’à la suppression de la clinique du Pont-Canal, le reliquaire du Chef de sainte Waudru était porté en procession par des infirmières.
- A la fin du XIXe siècle, au moment où l’on posait la châsse sur le Car d’Or, on ne chantait pas les litanies … On jouait le Doudou en présence de l’autorité communale qui prenait alors la responsabilité de la sécurité des reliques de Waudru.
- Du temps du chapitre, quand la robe de la Dame Bâtonnière était bleue, les tenues des conducteurs du Car d’Or étaient vertes. Quand la robe était verte, les conducteurs étaient en bleu !
- Les Beubeux participent à la procession du Car d’Or depuis 1949. Du temps du Chapitre, la confrérie de la miséricorde ne participait apparemment pas en tant que telle à la procession et pourtant la plupart des chanoinesses en faisait partie.
- La tradition de donner aux acolytes du Car d’Or pendant la procession des objets à mettre au contact de la châsse se perd petit à petit. C’est désormais à l’issue de la cérémonie de descente de la châsse que celles et ceux qui le souhaitent peuvent mettre un objet au contact de la châsse.
- Du temps des chanoinesses, la cérémonie de descente de la châsse (on devrait dire « la cérémonie de transmission de la châsse à l’autorité civile ») avait lieu à 15h00. Le lendemain, il fallait se lever tôt pour une procession qui débutait vers 5h00 et faisait un tour nettement plus long (au moins jusqu’en 1674). Ce n’est que depuis la deuxième moitié du XXe siècle que la cérémonie débute à 20h00 !
- Le chemin de la Procession à Mons était le lieu du repas au retour de la procession avant sa rentrée en ville, ce qui donne une idée de la longueur de la procession à l’époque.